[Réflexion] La souffrance dans l'effort

Publié le par Alexandre Violle

[Réflexion] La souffrance dans l'effort

Pour ce nouveau type d'articles, je vous propose de vous intéresser à une discipline qui m'intéresse tout particulièrement et que j'ai la chance de pratiquer grâce à mon cursus universitaire: la sociologie. Dans l'idée de diversifier ce que je propose et me démarquer des autres blogs.

Malheureusement, je n'ai pour l'instant pas eu l'occasion pour le moment de m'intéresser à la sociologie du sport, celle dont je souhaite vous parler dans cette nouvelle rubrique. Plus spécifiquement pour cet article, j'aimerai m'intéresser à un aspect plus psychologique de la performance concernant la perception de la souffrance pendant l'effort. Ici, j'ai voulu chercher à comprendre ce que le sportif traverse dans ses phases de souffrance pendant l'effort en prenant l'exemple du cyclisme et du trail.

Cette nouvelle idée de rubrique intervient sur la selle de mon vélo lors de ma dernière sortie effectuée hier. Tout seul sur la route, sans musique, pendant 50km laisse le temps à la réflexion. Le sujet de cet article m'est quant à lui apparu en pleine montée d'un col où mes jambes me faisaient mal et où ma respiration augmentait fortement, vous savez, ce moment peu agréable dans lequel notre corps souffre et où la notion de plaisir semble bien loin. Or, ce moment est l'essence même de ce que recherche le sportif amenant celui-ci à la notion tant recherchée de: réalisation de soi.

Dans ce genre de situation peu agréable peut intervenir l'idée de ce que j'ai souhaité appeler le "masochisme conscient". Celui-ci traduit une souffrance volontaire recherché par l'être humain non appréciée sur le moment mais oubliée par l'euphorie de la réalisation de l'effort. Très souvent et après discussion avec certains traileurs, dans les moments compliqués de la course, l'idée de renoncer ou de "je finis mais plus jamais ça" intervient constamment. On constate malgré tout que dès la ligne d'arrivée franchie (ou quelques temps après quand même...), l'envie de repartir n'a jamais été aussi grande. D'où l'idée de "masochisme conscient" car le traileur prend acte de la souffrance subie lors de l'activité physique mais serait près à se la réinfliger si une nouvelle course s'offrait à lui.

Malgré tout, lors de l'effort physique, parfois, on peut se retrouver dans un état d'esprit inverse où le niveau de souffrance de notre corps est tel qu'il nous amène à rejeter cet état conscient de recherche de plaisir par la douleur en le remplaçant par un rejet total de l'effort. Ce rejet se manifestant souvent par un abandon. Ici, dans l'effort, l'idée de masochisme traduite par la recherche du plaisir dans la douleur s'inverse et devient pleinement inconsciente. Dans cette situation, et principalement en ce qui concerne la pratique du trail (que je connais plus précisément), ce passage a parfois tendance à durer un certain temps, principalement dans des situations de "moins bien", le corps étant fortement sollicité et de manière souvent irrégulière. Cela va se traduire par des pensées négatives telles "je ne referai plus jamais cette course"; "je ne referai plus jamais un tel effort"; "c'est trop dur"; "pourquoi je fais ça"(...). Toutes ces pensées tendent à polluer l'effort mais pourtant, je pense, ont tendance à décupler l'auto satisfaction après réalisation complète de l'effort (franchissement de la ligne d'arrivée d'une course par ex).

 

Sportivement, l'apprenti traileur!

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